1968 : 4ème épisode : De la frontière bulgare à Bazargan (Iran))
►Samedi 13 juillet 1968
Découverte d'Istanbul |
Nous nous réveillons par une chaleur accablante et nous reprenons notre rote vers la Turquie.
Le passage de la douane est assez long, papiers à remplir avec les voitures à nos noms respectifs mais nous n'avons pas de problème particulier et nous voilà donc en Turquie. On déjeune à Edirne. Nous croisons un nombre impressionnant de camps militaires, il y en a tous les vingt kilomètres !
![]() 1ère page de mon passeport avec entre autres tampons l'inscription de "ma" Mercedes |
![]() Bordereau de passage de la douane turque |
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Nous arrivons à Istanbul vers 17 heures.
Istanbul est une ville grouillante d'activité, les gens conduisent comme des fous et passent leur temps à klaxonner, brûlent les feux rouges ! Il faut le voir pour le croire. Les véhicules sont très nombreux et colorés, les Dolmus (taxis) sont des voitures américaines des années trente dans lesquels les passagers s'installent en nombre, scooters, camionnettes, triporteurs, etc…
Nous nous installons dans un petit hôtel proche de la Mosquée Bleue. Après une bonne douche nous partons nous balader poursuivis sans cesse par une ribambelle de camelots nous proposant des souvenirs : Gino et moi achetons chacun une longue pipe sans oublier de marchander, c'est le jeu national !
On bouffe pour presque rien et nous traversons le pont de Galata (en turc Galata Köprüsü) qui enjambe la Corne d'Or) pour poursuivre l'exploration de cette ville étonnante, unique au monde. Nous faisons un tour au "gaulahu", paradis des hippies, c'est affolant, ça se présente sur une grande terrasse, couverte de duvets et de sacs à dos, où se prélassent des individus drogués… Ce n'est pas beau à voir.
Poursuivant notre visite d'Istanbul, nous arrivons dans une rue où converge des tas d'hommes qui rentrent par un petit portail dans une ruelle. Nous suivons le mouvement, c'est une petite ruelle descendante bordée de petites échoppes, c'est la rue des bordels ! Elle se présente ainsi : Un essaim d'hommes agglutinés devant chaque maison regardant ce qui se passe à l'intérieure de chaque boutique, il y en a une soixantaine. On y voit des chaises, des escaliers, un homme qui monte, et en -bas la "marchandise" : des bonnes femmes usées, dans leur plus simple appareil, qui attendent le prochain client. C'est assez affolant ! La ruelle est noire de monde, ça discute, ça rit, c'est sérieux, ça boit…La ruelle est en cul-de-sac avec un poste de police à l'entrée de celle-ci.
Nous reprenons notre balade assez étonnés par ce que nous venions de voir et nous retournons doucement à notre hôtel.
► Dimanche 14 juillet (fête nationale chez nous)
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Traversée du détroit du Bosphore - En route vers Ankara, découverte de l'Asie |
Réveil vers 8 heures 30, on va encore se balader dans Istanbul, puis Alberto vient nous chercher pour reprendre la route.
Notre visite est trop courte,Je me promets de revenir à Istanbul, cette ville est vraiment attrayante.
Départ vers Ankara
Pour rejoindre l'autre rive et atteindre l'Asie, nous devons traverser le détroit du Bosphore qui sépare la Mer Noire à notre gauche et la Mer de Marmara à notre droite. Nous empruntons le bac, à l'époque, il n'y avait pas de pont routier.
Sur le bac, nous prénom avec nous un Allemand prénomme Girt, c'est un ingénieur, il est en vacances et voyage en auto-stop, il nous accompagnera jusqu'à Téhéran.
Les paysages sont sensationnels et nous rencontrons beaucoup de nomades. A 10 heures nous arrivons à Ankara. Jo est tombé en panne à 80 kilomètres de là. Alberto parti réparer sa voiture, nous pieutons dans un hôtel à 3,5 lira turque la nuit, c’est-à-dire trois fois rien.
On fait la connaissance du raki la boisson nationale turque à base d'anis, on est assez gai !
► Lundi 15 juillet
Vers Ankara, capitale de la Turquie |
A notre réveil, je vais changer du fric avec Alain et Michèle et nous allons au Ministère du Tourisme, il fait chaud. En chemin un type s'arrête et nous prend dans sa bagnole, c'est un Dolmus, le taxi typique turc (grosse voiture américaine des années trente), retour en Dolmus pour 75 liras seulement.
L'après-midi, on va au parc, c'set assez marrant (mais je ne sais pas pourquoi ! Sans doute le dépaysement). Gino s'énerve un peu !
Le soir nous mangeons un chiche-kebab, plat traditionnel turc : Les morceaux de viande de mouton sont présentés en alternance sur une broche avec des morceaux de légumes.
Nous attendons Jo et Alberto qui sont partis réparer les bagnoles.
Les gens sont marrants et nous discutons toujours avec les autochtones.
Dans la nuit du 15 juillet, nous empruntons des routes très mauvaises en terre ! Michèle s'enlise et pète son accélérateur. On pieute à 3 heures du matin.
►Mardi 16 juillet
D'Ankara à la frontière Iranienne- Traversée de l'Anatolie |
Au réveil, Girt entreprend une spectaculaire toilette "type phoques".
À court de monnaie locale, j'emprunte 200 liras turque à Jo. Nous empruntons une route de montagne en mauvais état et Michèle casse son pare-brise.
On déjeune, ce n'est vraiment pas cher ! Nous prenons un bain dans l'Euphrate (Girt en tenus d'Adam !)
Sur la route, nous faisons la rencontre de deux français qui vont à Tokyo en R4 et l'après midi on avait vu des gars qui allaient à Kaboul avec deux camions.
Nous nous arrêtons pour dormir à la sortie d'Erzurum.
►Mercredi 17 juillet
►Mercredi 17 juillet
Passage rocambolesque de la frontière Turquie - Iran |
![]() Douane Iranienne Bazargan Entrée de notre Mercédes |
Apprès une nuit frigorifiant réveil à 5 heures 30, nous démarrons en direction de l'Iran. Je prends beaucoup de photos sur la route (vais-je les retrouver ?).
La région est montagneuse, les "maisons" au bord de la route sont faites de bouse séchée, les villages très pittoresques.
Nous embarquons avec nous deux auto-stoppeurs en route vers l'Inde.
Dans un village, je donne Lewis à un gamin.
On s'arrête pour prendre deux gars en stop dont un est complètement taré !
Nous longeons l'Arménie et apercevons le majestueux Mont Ararat sur notre gauche qui cumine à 5137 mètres.
Dans la nuit, passage de la frontière turque très compliqué, Tampons de sortie et après un long no mans' land entre les deux frontières, passage de la douane Iranienne, nouveau tampon avec l'entrée des voitures sur nos passeports (Ll n'y aura pas de tampon de sortie ! ) Voir la suite du reportage):
Une voiture toutes les deux heures. Gino dort dans un hôtel "terrible". Alberto, Michèle, Girt et moi dormons dans un truc horrible, j'entends des souris ou rats se balader dans ma gamelle !
17 juillet : Frontière entre la Turquie et l'Iran, nous sommes au pied du Mont Ararat et avons déjà parcouru 5700 kilomètres